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Tentative de meurtre de deux Havrais : l’accusé affirme vouloir « que la vérité éclate »




« J’ai rien fait, je voulais protéger mon petit frère, c’est tout. Aujourd’hui, je veux que la vérité éclate, il assume ses conneries maintenant », déclare Salim Ben Abdallah au troisième jour de son procès en appel à Évreux pour tentative de meurtre sur deux Havrais à Harfleur.


 « Un sujet bien peu empathique qui utilise l’autre, qui ne connaît même pas le niveau scolaire de ses enfants. Il s’inquiète peu des règles et de la loi », cingle l’expert psychiatre au troisième jour du procès de Salim Ben Abdallah.

Condamné en avril 2021 à dix-huit années de réclusion criminelle par la cour d’assises de Seine-Maritime pour complicité de tentative de meurtre sur deux Havrais à Harfleur, en juin 2016, il a fait appel de cette sentence.

Face aux jurés et aux magistrats de la cour d’assises de l’Eure, réunie à Évreux jusqu’à vendredi 4 février 2022, ce père de famille âgé de 29 ans tente de présenter un autre profil. D’autant qu’il nie avec force avoir ordonné à son jeune frère de les tuer. Un cadet qui a écopé lui aussi de dix-huit ans de prison par défaut, recherché pour tentative de meurtre mais toujours en fuite en Algérie où il travaille.


 « La France, c’était son rêve »

Incarcéré depuis quatre ans et demi, Salim Ben Abdallah veut « aujourd’hui dire la vérité. Avant, je voulais protéger mon petit frère. Il rêvait de vivre en France. Je tiens à m’excuser. Je ne voulais pas qu’ils se fassent tirer dessus ».

Alcool, trafic de shit, embrouille à propos d’une moto volée achetée en commun avec l’une des victimes, menaces sur l’accusé et sa famille, barbecue éthylique : ce 18 juin 2016 s’est gâté au fil des heures jusqu’aux tirs de 7,65 en pleine rue, au cœur de la nuit.


 « Grosse patate dans la mâchoire »

 « Je voulais avoir une explication avec la victime que je connaissais. C’était un ami mais j’ai peur de lui, il m’avait frappé à sa sortie de prison. J’ai bien vu que mon petit frère avait pris mon revolver. Je l’avais acheté pour protéger mon petit business », déclare l’accusé, un peu maçon, un peu marin pêcheur et beaucoup dealer.

Aux questions du président de l’audience, Salim Ben Abdallah répond que la victime « nous a mis une grosse patate dans la mâchoire. Puis j’ai entendu le coup de feu, c’est mon frère qui a tiré, il a dû prendre peur. J’étais bourré et sonné. Mon frère a couru après lui puis j’ai entendu une deuxième détonation, je n’ai rien vu ».


 « C’est un menteur, c’est insupportable »

 « Mais pourquoi a-t-il poursuivi la victime s’il avait peur ? », s’étonne le magistrat. « Je sais pas, j’étais pas dans sa tête », assure l’accusé, un temps footballeur en Algérie. « C’est un menteur, c’est insupportable ! », lâche alors la seconde victime, excédée, en quittant le banc des parties civiles. « Comme vous tous ! », rétorque Salim Ben Abdallah avant que l’autre victime sorte de la salle.


 « Le revolver ne s’est jamais enrayé », poursuit l’accusé pour démontrer que son frère n’a pas voulu les tuer à bout portant. « Je n’ai jamais dit : “fume-le, fume-le, tire-lui dans la tête”  » 


 « Ils veulent m’enfoncer »


 « Pourquoi disent-ils ça ? », demande le président. « Ils veulent se faire passer pour des victimes et m’enfoncer », s’agace l’accusé. « Ce sont des victimes, ils ont chacun pris une balle », lui rappelle le magistrat… « Moi, je suis en prison gratuitement, j’ai rien fait. Aujourd’hui, mon frère doit assumer ses conneries, je suis victime de harcèlement de la part de mon ancien ami », estime Salim Ben Abdallah quand Me Émilie Hilliard, avocate de ce dernier, s’interroge sur ses nombreuses versions.

 « C’est l’audience de la bonne foi après le procès des mensonges… », ironise Me Yannis Benrabah, conseil de l’autre havrais blessé. « J’ai rien à voir là-dedans, je voulais protéger mon petit frère et ma famille », réitère Salim Ben Abdallah, en colère.


À la veille du verdict, la tension est montée d’un cran. D’un côté le président de la cour et ceux des victimes. De l’autre, l’avocat de la défense, Me Fabien Picchiottino suggérant une entente a posteriori entre les blessés et un témoin pour charger l’accusé. Et les plaidoiries ne débutent que ce vendredi 4 février 2022…


G. LEJEUNE pour Paris-Normandie





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